septembre 2016
Morning d’hiver. Durant dix semaines d’insomnie matinale, s’attacher à écrire le petit jour et les émotions qui pointent. Ce que disent, en quelques vers libres, les vagues qui poussent à la fenêtre l’âme des sans-réveils.
A l’insomnie du matin
Aucun chagrin ne vient
Tant l’aube à la nuit sourit
Et secoue le jour sans
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Format 12x21
80 pages
Dos carré collé
Papier texturé
6 euros
Le début
la première semaine
Jeudi 5 novembre
Un goéland geint au jour naissant
Un nuage bas masque son soupir
Qui souffle dans le palmier sec
Le bruissement d’un étourneau
Perdu
La nuée noire a oublié un enfant
Son babillage est une détresse
Qui fait lever une lumière sale
Une asthénie dans le p’tit matin
Gris
Vendredi 6 novembre
La pendule cadence à petits tics
Le silence qui nappe les murs
Sa rumeur s’abime dans la
Terre souple comme une mine
D'espoir
Une empreinte douce suinte à
Ses pieds l’humidité perdue
D’un mois de novembre dans
Le murmure arpège d’un écho
De désir
Samedi 7 novembre
Au matin des nuits crues
Le jour endormi sur sa taie
Tire des traits au visage
Et pile les rêves au moulin
A rides
La figure à la lumière jaune
Des pâles trouées artificielles
Drague des canaux trop irrigués
La saveur amère des songes
A venir
Dimanche 8 novembre
Un ciel repu ceint les toits
De nuages en masse soûle
Seul, le goéland dégrisé vole
A la mer le chagrin des jours
Nus
Il épand au-dessus des visages
Un parfum de printemps indu
Comme une douceur sale sur
L’encre fraîche d’une nuit à
Trous
Lundi 9 novembre
Une cheminée à chapeau plat
Dresse au ciel une fumée bleue
Qui découpe le ciel aux ciseaux
Dans un silence rompu au jour
De traîne
L’antenne râteau s’en prend au
Corbeau qui baye aux mouettes
Et prend la place et la fumée pour
Son piège à idées noires et lasses
De tout
mardi 10 novembre
Par la fenêtre haute en brume
Le réverbère détruit d’un œil
Plaintif l’épouvante des ombres
Sous le sable grêle des paupières
Molles
La nuit s’est couchée à front de
Grève pour un sommeil de paille
Et ce matin, le jour a une gueule
De croquemitaine à ronger des os
Jaunes
Mercredi 11 novembre
Une voix court sur le sable
Crie à la langueur des jours
Dans une clarté fade de bé-
Ton qui peint l’horizon de
Fiel
La fenêtre amollit son cœur
Etendu sur la rive souillée
Elle ira se manquer dans le
Poudrin parme qui voile la
Peine
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