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Morning à la fenêtre de Christophe Sanchez

septembre 2016

Morning d’hiver. Durant dix semaines d’insomnie matinale, s’attacher à écrire le petit jour et les émotions qui pointent. Ce que disent, en quelques vers libres, les vagues qui poussent à la fenêtre l’âme des sans-réveils.

 

A l’insomnie du matin

Aucun chagrin ne vient

Tant l’aube à la nuit sourit

Et secoue le jour sans

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Format 12x21

80 pages

Dos carré collé

Papier texturé

 

6 euros

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Le début

la première semaine

Jeudi 5 novembre

 

Un goéland geint au jour naissant

Un nuage bas masque son soupir

Qui souffle dans le palmier sec

Le bruissement d’un étourneau

Perdu

 

La nuée noire a oublié un enfant

Son babillage est une détresse

Qui fait lever une lumière sale

Une asthénie dans le p’tit matin

Gris

 

Vendredi 6 novembre

 

La pendule cadence à petits tics

Le silence qui nappe les murs

Sa rumeur s’abime dans la

Terre souple comme une mine

D'espoir

 

Une empreinte douce suinte à

Ses pieds l’humidité perdue

D’un mois de novembre dans

Le murmure arpège d’un écho

De désir

 

 

 

Samedi 7 novembre

 

Au matin des nuits crues

Le jour endormi sur sa taie

Tire des traits au visage

Et pile les rêves au moulin

A rides

 

La figure à la lumière jaune

Des pâles trouées artificielles

Drague des canaux trop irrigués

La saveur amère des songes

A venir

Dimanche 8 novembre

 

Un ciel repu ceint les toits

De nuages en masse soûle

Seul, le goéland dégrisé vole

A la mer le chagrin des jours

Nus

 

Il épand au-dessus des visages

Un parfum de printemps indu

Comme une douceur sale sur

L’encre fraîche d’une nuit à

Trous

 

 

 

Lundi 9 novembre

 

Une cheminée à chapeau plat

Dresse au ciel une fumée bleue

Qui découpe le ciel aux ciseaux

Dans un silence rompu au jour

De traîne

 

L’antenne râteau s’en prend au

Corbeau qui baye aux mouettes

Et prend la place et la fumée pour

Son piège à idées noires et lasses

De tout

 

 

mardi 10 novembre

 

Par la fenêtre haute en brume

Le réverbère détruit d’un œil

Plaintif l’épouvante des ombres

Sous le sable grêle des paupières

Molles

 

La nuit s’est couchée à front de

Grève pour un sommeil de paille

Et ce matin, le jour a une gueule

De croquemitaine à ronger des os

Jaunes

 

 

 

Mercredi 11 novembre

 

Une voix court sur le sable

Crie à la langueur des jours

Dans une clarté fade de bé-

Ton qui peint l’horizon de

Fiel

 

La fenêtre amollit son cœur

Etendu sur la rive souillée

Elle ira se manquer dans le

Poudrin parme qui voile la

Peine 

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54 000 Nancy

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