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septembre 2017

Julien Tardif
Nous étions de ceux-là
Poésie
Illustration de couverture : Jacques Cauda

Julien Tardif

Quatre saisons passent sous le pont de pierres et celui-ci ne tremble pas ; il ne semble le même d'année en année que par la mémoire et l'oubli qui nous offrent l'image que nous avons de lui. L'écriture sensible des paysages que je vois alentour s'étend pourtant, et cette colère que je sens monter jaillit d'elle-même sur la page.

 

Car si les saisons se ressemblent d'une année sur l'autre, le cours des choses, des êtres animés ou inanimés, évolue, vibrant de plus en plus violemment, et il semble que plus aucun sol jamais ne sera assez stable pour y tenir debout. L'écriture dès lors est un exutoire, une forme de rébellion à l'égard des derniers optimistes encore sérieux ; je ne parle pas ici des touristes de la vie moderne qui seuls encensent le vice : j'écris pour les êtres encore vivants, aliénés ou expropriés que nous sommes, passés ou présents, à venir s'il en reste demain.

10 euros + 1, 50 de frais de port

44 pages

10 x 20 cm

Papier texturé

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Format 10 x 20 cm

Dos carré collé

Papier texturé

PRESSE

Les premières lignes

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I

Nous étions de ceux-là, nos rêves inavouables que nous avons choisi de laisser s'échapper vers la nasse des critiques de tous vents, jaloux, inactifs, hyperactifs, réalistes ou esprits médiocres généralement, libres enfin de se faire piétiner par ces parasites médio-crasseux-critiques.

Le temps était venu d'oublier, de créer et de croire en la mort et de la désirer plus que la vie elle-même – nous étions des étoiles et n'avions rien à perdre, tout à enfanter, à la limite.

Vivre enfin parmi les grands de ce monde, qui ont souhaité être vus comme de pitoyables larves et se sont retrouvés bien malgré eux considérés, car c'est quelque chose, ça, d'être considéré, c'est autre chose que d'être méprisé. Au diable tout ceux-là.

 

Vu

Vu

Vu ce qui reste alentour il faudra encore que la jeunesse prenne. J'ai vu trop de mégots le long des vagues, je ne crois plus aux étalages de fumée.

Il faut dire

Il faut dire que vu la houlette des perdrix les ouragans n'ont qu'à partir ailleurs, prendre leurs vacances dans les Indes nouvelles

Je perds pied quand on me dessine je perds pied je perds pied je perds je perds je pied pied je pied perds quand ils me dessinent à l'envers

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